Description de la manifestation
Objectifs du colloque
Ce premier Colloque de linguistique appliquée organisé conjointement par les filières de LEA et de Traducteurs-Interprètes-Terminologues du Département de français, Faculté des Langues et des Littératures Etrangères de l’Université de Bucarest sous un thème qui joue délibérément sur la polysémie du terme de langage – faculté de l’esprit (faculté de langage) et système de signes (langue), mais également, voire surtout usage (style(s), discours) – vise à mieux cerner les rapports entre problématique de la variation linguistique (langages spéciaux vs langage courant vs langage littéraire) et problématique de la traduction, dans une perspective à la fois descriptive et didactique.
Thématique du colloque.
Remarques liminaires. Du fait de l’orientation essentiellement appliquée de ce colloque, nous employons le terme de traduction dans son acception la plus commune, en tant que traduction inter-linguistique (langue-source/ langue-cible distinctes), à l’exclusion de la paraphrase (ou traduction intralinguistique), encore que pas nécessairement à l’exclusion de la traduction intersémiotique (pourvu que celle-ci intervienne dans le cadre d’une démarche de type inter-linguistique :’explicitation, dans une autre langue naturelle que la langue-source, d’un ou de passages en langage artificiel (symbolique), que comporte un texte-source rédigé en langue naturelle par ailleurs).
Par contre, nous entendons (aux fins de ce colloque) rendre au terme de langage son étendue maxima, comme devant renvoyer certes, notamment au langage verbal, mais comme pouvant renvoyer aussi, par extension, aux langages non verbaux (le pluriel évoquant alors y compris les langages artificiels, iconiques, …) ; et, du côté du langage verbal , comme pouvant renvoyer tantôt à la langue (comme système) tantôt à son actualisation (en discours), tantôt à la faculté de langage, tantôt à ses manifestations – le pluriel évoquant cette fois-ci la problématique (variationniste) des ‘lectes’, dont les langages spéciaux (vs langage courant vs langage littéraire).
À la différence du terme de langues spéciales (relevé, lui, dans l’article LANGUE du TLF), le terme français de langages spéciaux (non relevé dans l’article LANGAGE du même dictionnaire, bien que jouissant de belles attestations dans la littérature) ouvre, en bon français, un espace de réflexion sur la dimension à la fois linguistique (i.e. systémique) et discursive de ces ‘lectes’, tout en conservant l’avantage que comporterait le choix du terme de langue spéciale (vs langue de spécialité, langue spécialisée) de ne pas se référer aux seuls langages scientifiques et techniques.
Sont réputés être des langages spéciaux tant les « jargons professionnels » (dont procèdent les langages scientifiques et techniques), que les argots (ou : parlers de communautés restreintes utilisés à des fins cryptiques) et les « jargots » (au sens de Marc Sourdot créateur de cette dénomination), tels les langages des sports et des jeux (« langages spéciaux non cryptiques »), le parler des prisons (dont se servent les malfaiteurs pour communiquer entre eux – qui fonctionnerait comme « argot sans but hermétique »), les langages scientifiques et techniques employés cryptiquement (maint usage du langage de la médecine répondrait à cette description), ou encore les créations individuelles (quinzomadaire (sur le modèle de : hebdomadaire), phallo-phile, …) – cf. Sourdot 1991.
Seront les bienvenues y compris des contributions portant sur les incidences traductives et/ou sur les caractéristiques linguistiques, pragmatiques, argumentatives etc. des argots ou des jargots
Quant aux ‘langages spéciaux’ au sens de Sager et al. 1980, définis, au niveau systémique, comme étant dérivés du langage général, tout en restant semi-autonomes, ils correspondent à ce que les auteurs francophones appellent langue de spécialité (Kocourek 1982) ou : langue spécialisée (Lerat 1995) – langue naturelle considérée en tant que « vecteur de connaissances spécialisées » (Lerat 1995 : 18-19).
L’option terminologique dont témoigne le thème de ce Colloque ne s’inscrit cela dit pas vraiment en faux contre l’investissement à proprement parler structural des désignations de langue de spécialité, langue spécialisée – bien que ce dernier soit autrement sensible en linguistique française (langue/ parole (Saussure), langue/ discours (Guillaume)) – et donc passablement gênant, en particulier si envisagé au sens fort (langue de spécialité en tant qu’opposée au discours de spécialité, langue de spécialité en tant que système cloisonné parfaitement distinct de la langue commune).
Car les usages en question ne laissent pas d’exhiber des caractères spécifiques tant au niveau lexical (terminologies) et morphologique (morphologie dérivationnelle : prépondérance de certains patrons dérivationnels) qu’au niveau syntaxique (prépondérance de certaines constructions), caractères suffisamment systématiques pour que l’on puisse leur prêter une portée systémique. Intégrer explicitement la problématique des langues de spécialité(s) à la problématique plus générale de la variation linguistique est une manière d’envisager cette portée systémique. L’approche sémiotique du texte/ discours spécialisé favorise l’interrogation, en outre, des rapports entre langues de spécialité(s), comme « sous-langues de la langue dite naturelle », d’une part, et langages artificiels (notamment symboliques), de l’autre (vocation intersémiotique des textes techniques et scientifiques – cf. Kocourek 1982 : 11-13). Avec, en liséré, la problématique, particulièrement porteuse, de la traduction intersémiotique.
Principaux axes de recherche visés.
– Sémantique lexicale, lexicologie spécialisée, terminologie conceptuelle ; caractéristiques sémantico-lexicales, syntaxiques et pragmatico-argumentatives des langages spéciaux (par rapport à la fois à la langue commune/ au discours quotidien, et à la langue de la littérature/ au discours littéraire) ;
– théorie et pratique de la terminologie bi- ou multilingue ;
– pédagogie des langages spéciaux et de la terminologie.
– Théories de la traduction ; aspects linguistiques et méthodologiques de la traduction de textes spécialisés ou non spécialisés (dont les textes littéraires) ; traduction et gestion de l’interculturel ; pédagogie de la traduction (spécialisée, littéraire, …).
Retombées
Permettre aux chercheurs roumains et étrangers de présenter les résultats de leurs travaux et d’échanger leurs idées, tout en s’informant sur les développements récents en la matière (à la faveur des conférences plénières, de posters et de stands d’exposition de livres de spécialité)
Faciliter et consolider la coopération interuniversitaire au niveau national et international.
Diffusion :
Les actes du colloque seront publiés aux éditions universitaires en format papier et CD, et ultérieurement seront placés sur le site de l’Université de Bucarest : www.unibuc.ro
Contact (organisation et coordination scientifique):
Sonia Berbinski, Maître de Conférences : soniaberbinski@yahoo.com
Dan Dobre, Maître de Conférences : dandobre26@yahoo.fr
Anca Marina Velicu anca.velicu@angst.ro
Andreea Neamtu, Administrateur de Patrimoine, andreea.neamtu@yahoo.fr
Andreea Raluca Grecu, asistent, Faculté de l’Histoire de l’art, ralucagrecu2001@yahoo.com