Despina Jderu est étudiante en deuxième année de Licence à la faculté de Lettres de l’Université de Bucarest. Elle est également membre de l’équipe du Lectorat de français. En ce début d’année 2015, elle a souhaité rédiger un petit article pour rappeler les moments forts de l’activité du Lectorat de français en 2014 :
« Au cours de l’année 2014, le Lectorat de français a bien atteint son objectif, celui de diffuser la pensée et la culture française auprès des étudiants et des francophones. Les conférences, les concours, les rencontres littéraires, toutes ces activités n’ont eu qu’un seul but, celui de nous rapprocher de l’esprit culturel français. Parmi nos invités, citons Julia Kristeva, la grande théoricienne de la littérature, Sorj Chalandon, Frédéric Verger ou encore Gwénaëlle Aubry, de grands noms de la littérature française: Julia Kristeva est écrivaine, théoricienne de la littérature, psychanalyste et aussi professeur émérite à l’Université Paris VII Diderot, membre du groupe littéraire Tel Quel, aux côtés d’auteurs consacrés comme George Bataille, Roland Barthes, Gérard Genette ou Jacques Derrida. Elle était de passage à Bucarest pour soutenir des conférences sur le thème d’une possible culture européenne. Elle est aussi venue au Lectorat pour parler de la psychanalyse en Roumaine et en France, pour parler aussi du féminisme. La discussion entre les étudiants et Julia Kristeva a ensuite suivi son cours, on a pu lui poser des questions et écouter ses conseils, tout cela dans un cadre très informel.
Il y eut un autre événement important au lectorat, dans l’année, ce fut la soirée dédiée au marquis du Sade, soirée au cours de laquelle Mme Ileana Mihaila a tenu une conférence sur « La réception de l’œuvre du Marquis de Sade en Roumanie ». Toujours actuel dans la pensée moderne, le marquis du Sade suscite l’intérêt des lecteurs et ses œuvres sont de plus en plus visibles dans les plaisirs littéraires de ceux qui veulent découvrir cette époque.
Je citerai une autre rencontre, peut-être la plus émouvante : celle avec Sorj Chalandon. Cette rencontre a eu lieu en présence de Stanislas Pierret, directeur de l’Institut français de Roumanie, de Gabriela Adameşteanu, présidente d’honneur du jury de la première édition du Choix roumain de la Liste Goncourt et de Denisa Comănescu, future présidente d’honneur du jury du Choix roumain de la Liste Goncourt. Les étudiants ont posé des questions et ont écouté en silence les histoires qui se trouvaient derrière de son livre, « Le quatrième mur ».
Si je dois ajouter mon avis, je dirais que les activités du Lectorat de français complètent les informations que nous recevons pendant les cours et que cet espace nous permet de nous confronter aux francophones natifs. Grâce au Lectorat, on a la chance de connaître mieux ce qui se passe dernière de ce rideau attirant de la littérature et de la culture françaises, et d’être toujours et continuellement au courant de ce qui se passe dans le milieu francophone de notre ville. Pour faire une petite hiérarchie ; je mettrai au sommet des expériences que j’ai vécues au Lectorat, ma rencontre avec Julia Kristeva, un réel repère pour chaque étudiant qui souhaite construire une carrière dans le domaine de la théorie littéraire. J’ai pu discuter avec elle sur les deux possibilités, pour un philologue, de se manifester du point de vue littéraire : celle de la production littéraire en tant que créateur du monde de la fiction et celle de producteur littéraire en tant que théoricien, c’est-à-dire celui qui déconstruit le texte. Il ne s’agit pas uniquement de rencontrer ces personnes mais de permettre de modeler et de changer sa manière de penser. Je suis toujours étonnée de la beauté humaine de ces personnes qui cherchent sans cesse à influencer positivement les autres et à encourager les jeunes comme moi qui, dans une salle pleine de livres, à voix basse et très timide osent dire qu’ils veulent être théoriciens. L’espace intellectuel français est à présent, comme toujours dans le passé, un repère pour la culturelle européenne et par ces activités, le Lectorat de français, en lien avec l’institut français, nous montre cet espace tel qu’il est. Alors, à l’égard de la rencontre si étonnante avec Julia Kristeva et pour finir cet article dans un registre plus léger, je vais reprendre les mots d’un étudiant : ça fait du bien d’avoir une discussion libre avec toute une bibliographie.
Enfin, j’ajouterai que si l’on communique sur nos événements en utilisant les mots « Venez nombreux », c’est parce que nous croyons avec férocité en ce que nous faisons et que nous voulons que la salle du lectorat soit toujours pleine d’étudiants, de professeurs et de francophones pour nous procurer ce sentiment si beau du travail bien accompli. Donc, pour les prochains événements, j’aurai uniquement deux mots pour vous inciter à y participer : Venez nombreux ! « Despina Jderu.